Question écrite concernant la possibilité d'utiliser des drones pour le transport médical
- de
- Bianca Debaets
- à
- Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°631)
Date de réception: 29/09/2022 | Date de publication: 16/11/2022 | ||
Législature: 19/24 | Session: 22/23 | Date de réponse: 14/11/2022 |
Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
12/10/2022 | Recevable |
Question | Début août, le futur réseau hospitalier anversois GZA-ZNA et l'UZA ont annoncé qu'ils envisageaient la possibilité d’utiliser des drones pour le transport, par exemple, de médicaments indispensables, de matériel médical ou d'échantillons de sang et de tissus. Cela permettrait d’importants gains de temps pour les transports médicaux, qui éviteraient ainsi les embouteillages habituels. Selon le GZA-ZNA et l'UZA, Helicus, l'opérateur de drones qu’ils ont sélectionné, attend le cadre législatif européen nécessaire. Puis devraient également suivre tous les permis et licences. En 2024, le transport médical par drones devrait alors pouvoir être possible dans la pratique. Je voudrais donc vous poser les questions suivantes :
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Réponse | Merci pour vos questions. J’ai effectivement entendu parler via les médias de cette expérience dans la ville d’Anvers, menée par le réseau des hôpitaux GZA-ZNA, pour transporter des échantillons de laboratoires depuis différents hôpitaux. Il s’agit effectivement d’une expérience, étant donné qu’au stade actuel la règlementation n’est pas prête, il est tout simplement interdit en Europe de survoler des zones urbaines avec des drones d’un tel calibre. On attend effectivement un cadre européen en 2023, puis une transposition en droit belge en 2024, voire régional par la suite. Ce serait les premières étapes indispensables à attendre. J’ai appris que si ce réseau hospitalier anversois était intéressé par cette solution c’est car il a l’ambition de n’avoir plus qu’un seul labo centralisé pour l’ensemble de ses 13 campus et qu’il veut gagner du temps pour acheminer certains échantillons d’anatomopathologie, environ 1200 par an. Il se fait qu’à Bruxelles nous avons déjà cette expérience de labo centralisé, car nos 5 hôpitaux publics et Erasme ont déjà regroupé leurs labos, pour former le Labo Hospitalier Universitaire de Bruxelles, un des 5 plus gros laboratoires hospitaliers d’Europe. Il réalise avec efficacité et satisfaction environ 18 millions d’analyses par an pour 9 campus hospitaliers répartis dans tout Bruxelles… sans que des drones ne soient actuellement nécessaires pour y faire parvenir les tubes à analyser. Il faut avouer que pour les analyses d’anatomopathologie, qui sont des analyses qu’il faut parfois réaliser dans les 30 minutes en cours d’opération chirurgicale, il n’y a pas qu’un seul labo pour nos hôpitaux publics mais 2 à deux endroits bien différents de la ville (un à Brugmann et un autre à Bordet) : peut-être que c’est la formule qui permet de respecter ce délai de 30 minutes pour Bruxelles. A nouveau, sans drone. En tous cas, le réseau GZA-ZNA pourrait peut-être venir visiter ce fonctionnement pour voir si un drone est vraiment nécessaire dans le contexte particulier du trafic routier à Anvers ou si une solution « à la bruxelloise » n’est pas aussi possible et efficace. Mon administration a interrogé la coupole GIBBIS a ce sujet, et il est revenu que pour l’instant aucun de nos réseaux hospitaliers n’avait exprimé un tel besoin ou étudié l’utilité de le faire. Il y a quelques éléments de l’expérience d’Anvers qui n’ont pas été abordés par les médias et auxquels nous devrons aussi réfléchir si le besoin de drone hospitalier se fait ressentir un jour : quel est le coût de cette technologie, quelle serait la pollution sonore générée par 1200 trajets de drones par an, est-ce vraiment concurrentiel par rapport aux moyens actuels ? |